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Professeur des universités à l'Université Pierre Mendes-France, Grenoble II. Enseignant-Chercheur en Sociologie et Sciences Sociales diplômé de l'Université Lumière Lyon II. Diplômé (HDR) de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris. Une grande partie des études réalisées à l'Université de Provence d'Aix en Provence. Collaboration avec "Cabinet Chrysippe, R&D en sciences humaines et sociales (www.chrysippe.org)

jeudi 4 avril 2013

L'affaire Cahuzac



Je suis stupéfait d'entendre les discours et les analyses des hommes politiques et des commentateurs de la vie politique sur les médias : télé, radios, journaux ! On dirait vraiment que ces gens n'ont toujours pas compris comment fonctionne la grande majorité de français qui ont du mal à boucler leurs fins de mois et travaillent dur pour s'en sortir ou pour trouver un emploi : les gens dans la majorité des cas s'en foutent de l'affaire Cahuzac, ils pensent que la plupart des politiques sont des opportunistes et que s'il n'est pas interdit de frauder il est interdit de se faire attraper ! 

Bien entendu nombreux sont, les "entrepreneurs de morale", qui à partir de faits de délinquance fiscale, iront de leur petit couplet sur la moralisation de la vie politique, mais comme le disait Roland Cayrol sur "C dans l'air" l'émission de Y. Calvi le 4/04, depuis quelques décennies la vie politique s'est grandement moralisée et on trouve plutôt moins d'affaires qu'avant les lois de droite et de gauche sur les financements des partis politiques, les déclarations de patrimoine des élus, etc. Et puis il ne faut pas avoir le certificat d'études primaires et faire de l'anthropologie pour comprendre que la morale est variable selon les époques, les milieux sociaux et culturels et les situations vécues : voler un peu de nourriture pour nourrir ses enfants ou ne pas déclarer au fisc 600 millions d'euros, chacun peut faire la différence... Mais voler c'est voler !

Les élites politiques et sociales ont besoin de se faire quelques frayeurs pour légitimer leur situation de domination morale : il est toujours bon pour ces gens de faire passer leurs valeurs : travail, famille, patrie en stigmatisant quelques voleurs. Quant aux élites intellectuelles, elles ont besoin des fraudes et des entourloupes sociales et politiques pour pouvoir exprimer comme je le fais ailleurs les rares idées et analyses qui les habitent et qui justifient leur position de petits bourgeois ergoteurs dans la hiérarchie sociale.

Rien à faire de l'affaire Cahuzac...  et les 135 millions d'euros de Bernard Tapie ?  Et les rétributions des footballeurs et des artistes... des hauts fonctionnaires hors échelles ? Que la justice fasse son boulot, si elle peut encore le faire !

Tout ces bruits d'affaires font doucement sourire les français qui sans culture ou tradition politique fermes (on voit de plus en plus l'abstention grimper) deviennent juste opportunistes et se disent : "pourquoi pas voter celui-ci ou celui-là... On l'a pas essayé après tout il ne sera pas pire que les autres...". Populisme ? Ben oui peut être mais à qui la faute ? Que chacun fasse son boulot : que les hommes politiques redistribuent le pouvoir qui leur est octroyé par le vote démocratique et agissent dans le sens du bien public; que les penseurs pensent enfin et que les guignols et les amuseurs publics mettent le feu et critiquent la comédie humaine...

Je lance un appel à J. Cahuzac et tous ceux qui risquent de se faire pincer par le fisc : vite redistribuez votre argent aux plus pauvres ça leur fera du bien et personne ne vous taillera un costard, de toute façon votre fric vous en faites rien puisqu'il dort dans les banques !

1 commentaire:

  1. tiens tiens, un article suisse au ton un peu différent que ce qu'on entend sur nos écrans en France, et qui permet de penser le problème en d'autres termes (et pas contradictoirement avec cet article d'ailleurs) :
    http://www.tdg.ch/monde/europe/L-armee-aurait-precipite-la-chute-de-Jerome-Cahuzac/story/14281085

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